Censure au Salon du livre amazigh d’Ath Ouacif

Koukou Editions dénonce un « chantage au ministère de la Culture ! » qui a exigé l’exclusion des éditions Koukou du Salon du livre amazigh d’Ath Ouacif  2024.

Le 29 septembre dernier, Arezki Aït-Larbi, directeur de Koukou Editions, a publié un communiqué dans lequel il dénonçait  « Tidjani Tama, président de la Commission de censure et directeur central du Livre au ministère de la Culture et des Arts [qui] vient d’exercer un odieux chantage sur les organisateurs du Salon du livre amazigh, prévu du 3 au 6 octobre à Ath Ouacif (wilaya de Tizi Ouzou). Avant de délivrer l’autorisation préalable à la tenue du salon, il a exigé l’exclusion des éditions Koukou de cette manifestation, sans justification ni motif légal ! Sollicité pour donner un caractère officiel à cette injonction verbale, le censeur en chef a refusé de délivrer un document écrit qui engagerait sa responsabilité ».

En solidarité et « pour ne pas assumer une décision arbitraire qui ne leur incombe pas », les organisateurs du salon ont préféré reporter la manifestation malgré le retrait volontaire des éditions Koukou qui appelait les  « organisateurs à maintenir la manifestation aux dates prévues initialement ».

Arezki Aït-Larbi rappelle qu’après « l’interdiction d’une douzaine de nos ouvrages lors du Salon international du livre d’Alger (Sila)  de 2022, [Tidjani Tama] a ordonné notre exclusion, sans motif légal, du Sila 2023 ». Tandis que la voix de dizaines d’auteurs est étouffée  (professeurs d’université, écrivains, avocats, moudjahidine, journalistes…), les traductions vers l’arabe par un éditeur égyptien de Mein Kampf  et des Mémoires de Mussolini  « ont bénéficié d’une surprenante bienveillance ». « Quant aux livres de propagande wahabites largement subventionnés par l’Arabie Saoudite, ils y occupent la première place depuis plusieurs années déjà ».

Et de rappeler que cette nouvelle « provocation » vise au-delà de la maison d’édition, « à interdire le Salon du livre amazigh d’Ath Ouacif, l’un des derniers vestiges du libre débat en Kabylie. Dans cette région meurtrie par une répression qui n’a pas fait dans le détail, la chappe de plomb autoritaire a déjà étouffé tous les espaces culturels autonomes. Les salons du livre de Boudjima et de Tigzirt bien connus des auteurs et des lecteurs, le Café littéraire de Bgayet, devenu une institution culturelle nationale, et le Festival Racont’Arts, qui rayonnait sur une bonne partie de l’Afrique et de la méditerranée, ne sont plus que de lointain souvenirs ».

Le communiqué d’Arezki Aït-Larbi (page FB)

https://www.facebook.com/p/Arezki-Aït-Larbi-100068844756003/

Report du Salon du livre amazigh d’Ath Ouacif  Lire

https://tamurt.info/le-salon-national-du-livre-amazigh-douacif-finalement-reporte-les-organisateurs-denoncent-des-contraintes-administratives/