"On a envie de vivre !"

Exposition de photographies du Printemps noir 2001

 « On a envie de vivre ! » ce cri, puissant, simple, universel est celui des manifestants du Printemps noir de 2001 dont la répression fit plus de 130 morts et des milliers de blessés.

Comme les victimes de la décennie noire, les morts d’avril 2001, les blessés, les traumatisés, les familles et les proches n’ont bénéficié d’aucun programme d’aide ou de reconstruction. Amnésie pour les victimes, amnistie et impunité pour les criminels. « On a envie de vivre ! » fut le slogan repris par l’« Émeute culturelle et artistique », manifestation organisée au lendemain même de la tragédie, comme pour prolonger, autrement, les revendications d’une jeunesse en colère ; comme pour dire et témoigner du drame, mais aussi pour initier « une dynamique continue » et un « travail de réappropriation et de vitalisation de la culture et de l’art au sein de notre société ». Le 28 juillet 2001, à Akbou, dans une déclaration publique, les initiateurs de la manifestation, regroupés sous l’appellation « Les artistes de la Soummam » écrivaient que « le salut dépendra de nos seuls efforts à œuvrer en tant que citoyen en vue de mettre en avant notre capacité constructive, notre

dynamique créative, notre sensibilité. » L’exigence artistique – « la modernité commence lorsque la culture cesse d’être figée, folklorique » – se doublait d’une exigence citoyenne :

« la modernité commence lorsque la culture se fait dynamique et devient indissociable de la vie sociale, elle commence lorsque l’art entre dans la sphère publique. »

Ainsi en 2001, des artistes algériens ouvraient une dynamique et une réflexion sur l’art (photos, peinture, chansons, poésie, littérature, théâtre, mais aussi aujourd’hui réseaux sociaux et nouvelles technologies, comme vient de le montrer l’hashtag #JeNeSuisPasSatisfait)

comme action citoyenne, sur l’art comme connaissance et compréhension du monde, fenêtre sur l’Histoire, où quand créativités et sensibilités participent des changements sociaux.